Kévin-Antoine Eloy

Il y a un peu d’utopie chez Kévin-Antoine Eloy. Dès ses années de collège, Kevin-Antoine rêvait et dessinait plan sur plan – de maison, d’appartement, d’immeuble, de pièces en tout genre. Il s’est finalement épanoui dans la maîtrise d’ouvrage et la promotion immobilière, plus désireux d’être chef d’orchestre que premier violon. Et c’est pourvu de valeurs humanistes, au profit du beau et du bon, pour une empreinte plus légère sur l’environnement, réconciliant l’urbanisme avec la qualité de vie, qu’il envisage de construire la ville de demain.

A ses parents, il fait à l’orée de ses dix-sept ans la concession des classes prépa et d’un cursus d’ingénierie de construction. Mais Kévin-Antoine Eloy a son plan : il bifurquera vers l’architecture dès que possible. Seulement, la providence en décide autrement : très vite, il découvre les métiers de la maîtrise d’ouvrage, de la conception du projet à la commercialisation du bâti, et comprend que là est sa voie, dans une pluralité chargée de méthodologie et de rigueur.

A l’issue de son cursus à l’ESTP, l’amoureux de la ville poursuit donc par un DESS d’urbanisme à Sciences Po, puis se lance dans les grands projets que seules permettent les grandes enseignes de la promotion immobilière. C’est une école de vingt-trois ans, au sein de laquelle il gravit les échelons jusqu’au poste de directeur général. Il développe des projets de renouvellement urbain (La Coudraie à Poissy, Montagne des Glaises à Corbeil-Essonnes, Ilonia à Stains), de quartiers emblématiques (Quartier Nature à Cergy, High Park à Asnières, Village Nature à Montreuil, Cœur Bayonnes à Herblay), de création de centres-villes (Quartier de la Gare à Louvres, Quartier de l’opéra à Massy), et de requalification de bâtiments remarquables (Quartier des Docks à Ris-Orangis, Village Bacalan à Bordeaux, MIM à Marseille). Surtout, il supervise des milliers de ventes annuelles et manage cent vingt collaborateurs, avec cette boussole qui indique la direction : on se doit de créer de la valeur et raisonner sur le temps long. Ce tempérament de bâtisseur, Kévin-Antoine Eloy l’exprime dans une volonté de compréhension de la société, dans sa complexité et sa nécessaire dignité, et d’embellissement du monde, du bien commun. « Les projets que j’ai le plus aimés sont ceux qui, en refabriquant une ville, en réfléchissant en plans avec une échelle de vie, en intégrant nos contraintes économiques, ont permis de transformer radicalement la vie d’un quartier, avec de grands espaces extérieurs, un ancrage intemporel, une intemporalité, une véritable ambiance. Le signe d’une réussite, c’est la création d’un parcours résidentiel : les gens qui louent y sont heureux et décident d’y investir. »

Ces années d’expérience dans les bureaux, sur les chantiers, au contact de toutes les professions du secteur, lui font voir l’évidence :  l’interaction de la maîtrise d’ouvrage d’un côté et des architectes de l’autre laisse à désirer. Ces sphères, qui travaillent ensemble, émanent d’univers différents et ont du mal à se comprendre : d’un côté les financiers, de l’autre les théoriciens créatifs. Avec la bienveillance, le souhait d’exemplarité, les compétences mais aussi, parfois l’humilité, il est possible de s’entendre. « Il y a un architecte avec lequel j’ai toujours bien travaillé : Alexandre Sfintesco. Ensemble, c’est l’agrégation de tout ce que je suis ». Une rencontre remarquable, qui donne naissance à Urbense, une plateforme d’urbanisme qui déploie une vision pragmatique et pas uniquement théorique, un savoir-faire confirmé, et un savoir-être rare. Avec Urbense, et ses quatre sociétés (Urbanité, Safe, Contexte et Faer), Kévin-Antoine Eloy ne cache pas sa vision. Celui qui réfléchit à nos modes de consommation et aux nouvelles lois environnementales sait que la ville de demain se reconstruira sur elle-même. Il faut réfléchir aux rapports entre les usages, à la piétonisation des centres, proposer une vie bonne en répondant au défi de la ville du quart d’heure et du circuit court. Chemin faisant, Kévin-Antoine Eloy fait sienne la maxime de Saint-Exupéry : « Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité ».